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fmotte | Ami Goulaffe, tentative de critique! Il y a 18 ans |
Bon…par où commencer ? Ami Goulaffe...bon début , mais déjà marqué d’un manque d’impartialité. Qu’importe. Je connais toutes les toiles que tu as postées. Toutes contiennent (sauf les rares portraits et fantaisies), ce morne désespoir des endroits abandonnés des bords de mer. Ne pouvant faire abstraction de ce pourquoi je peins, tes tableaux possèdent, pour moi, une double approche. Le fonds d’abord, l’univers créé. Dans tout tableau, je vois en premier, la force de la représentation. L’appel au rêve qui permet de s’approprier l’univers proposé par l’artiste et de s’y attarder, de s’y promener. Là, je ne pourrai être impartial car ces univers créés possèdent pour moi une forte résonance. J’aime cette désolation qui met délicieusement l’âme en berne. L’emploi des couleurs me plaît aussi énormément…ce sont celles que je préfère. Par contre (il faut bien y venir), certaines compositions manquent de respiration. Les grandes villas dépressives et trois et toiles sont trop étriquées en ce sens où la focalisation sur l’immeuble seul ne donne pas à voir l’environnement. Il faut un pendant à ces immeubles qui occupent tout l’espace. Il leur faut une réponse à l'opposé de la toile, et pourquoi pas un fond de ciel tourmenté (en plus), d'autant que tu en as réalisé de trsè bons. La solitude et la désolation en possèdent beaucoup moins de force et ôte beaucoup d’impact à l’atmosphère créée. Les tennis du vieux casino et les vues d’hôtels plus anciennes sont plus larges et plus évocatrices. La forme ensuite, la technique picturale. Jugement beaucoup moins subjectif est qui demande des acquis que je suis bien loin de posséder. Humblement donc. Le but que tu recherches est de simplifier l’expression picturale pour obtenir un rendu plus impressionniste (me semble-t-il). La touche picturale devient imprécise et nuit à la force émotionnelle de l’œuvre. Peut-être est-ce dû à l’absence de couleurs et que cette manière de faire s’en accommode mal. Je pense qu’un traitement monochrome et une assez grande précision dans les détails, le tout recouvert de glacis colorés, donnerait plus de force et n’ôterait en rien à la désolation que tu veux peindre. Bien entendu, cela n’est que mon humble avis et n’a aucunement l’ambition de révéler une vérité universelle. Amicalement. FMotte |
2lyly | Re :Ami Goulaffe, tentative de critique! Il y a 18 ans |
Avis partagé; D'où mon com sur un de ts derniers, où il me manquait la plage ou la mer. Et ma suggestion de tryptique, pour équilibrer avec la masse de l'hôtel. Fmotte développe très bien cette impression. Ev ----- fmotte a écrit ----- Bon…par où commencer ? Ami Goulaffe...bon début , mais déjà marqué d’un manque d’impartialité. Qu’importe. Je connais toutes les toiles que tu as postées. Toutes contiennent (sauf les rares portraits et fantaisies), ce morne désespoir des endroits abandonnés des bords de mer. Ne pouvant faire abstraction de ce pourquoi je peins, tes tableaux possèdent, pour moi, une double approche. Le fonds d’abord, l’univers créé. Dans tout tableau, je vois en premier, la force de la représentation. L’appel au rêve qui permet de s’approprier l’univers proposé par l’artiste et de s’y attarder, de s’y promener. Là, je ne pourrai être impartial car ces univers créés possèdent pour moi une forte résonance. J’aime cette désolation qui met délicieusement l’âme en berne. L’emploi des couleurs me plaît aussi énormément…ce sont celles que je préfère. Par contre (il faut bien y venir), certaines compositions manquent de respiration. Les grandes villas dépressives et trois et toiles sont trop étriquées en ce sens où la focalisation sur l’immeuble seul ne donne pas à voir l’environnement. Il faut un pendant à ces immeubles qui occupent tout l’espace. Il leur faut une réponse à l'opposé de la toile, et pourquoi pas un fond de ciel tourmenté (en plus), d'autant que tu en as réalisé de trsè bons. La solitude et la désolation en possèdent beaucoup moins de force et ôte beaucoup d’impact à l’atmosphère créée. Les tennis du vieux casino et les vues d’hôtels plus anciennes sont plus larges et plus évocatrices. La forme ensuite, la technique picturale. Jugement beaucoup moins subjectif est qui demande des acquis que je suis bien loin de posséder. Humblement donc. Le but que tu recherches est de simplifier l’expression picturale pour obtenir un rendu plus impressionniste (me semble-t-il). La touche picturale devient imprécise et nuit à la force émotionnelle de l’œuvre. Peut-être est-ce dû à l’absence de couleurs et que cette manière de faire s’en accommode mal. Je pense qu’un traitement monochrome et une assez grande précision dans les détails, le tout recouvert de glacis colorés, donnerait plus de force et n’ôterait en rien à la désolation que tu veux peindre. Bien entendu, cela n’est que mon humble avis et n’a aucunement l’ambition de révéler une vérité universelle. Amicalement. FMotte |
goulaffe | Re :Ami Goulaffe, tentative de critique! Il y a 18 ans |
Grand merci pour cette analyse. Je ne sais pas si je mérite tant d'honneurs. Dans l'ensemble, c'est bien vu. Je cherche à rendre l'ambiance d'un moment et d'un endroit liés à l'enfance, tout un univers qui se barre en couille parce que le béton à tout envahi... et surtout parce que j'ai vieilli. Un rendu relativement précis, "à la Hopper" (malheureusement), est sans doute ce qui convient le mieux à ce projet. Ce que j'ai fait de mieux dans le genre est sans doute la huitième toile dans mon profil, celle avec les bâtiments à droite et à gauche. Cette façon de faire pose deux problèmes: d'abord, la référence à Hopper est vraiment trop évidente. Ensuite, plus grave, elle finit par m'ennuyer: çe n'est pas très drôle à faire, en tous cas pour moi. C'est un travail de "faiseur d'image", la représentation d'un univers peut-être intéressant (à vous de juger), mais une représentation utilisant des moyens picturaux étriqués; le défaut de presque tous les surréalistes, et peut-être d'Edward Hopper lui-même. Paul Delvaux me semble être l'exemple-type de ce travers: très compétent techniquement, plastiquement correct, mais très académique. J'aime Delvaux pour son univers, moins pour sa façon de peindre: compare à Delaunay, un de mes chouchous, y a pas photo, plastiquement parlant. Ou compare à une brouette de grands peintres classiques (Rembrandt!), figuratifs donc, mais possédant des moyens picturaux infiniments supérieurs. Y a pas photo non plus. Bon, j'arrête là, je m'étale vraiment trop ces jours-ci, le seul but était de faire comprendre mon problème actuel. Qu'on pourrait résumer, en une ligne, à: je fais des images, j'ai envie de faire de la peinture (en d'autres termes, que la forme prime sur le sujet), je ne pense pas en être capable mais essayons tout de même. Jusqu'ici, le seul truc dont je sois vaguement satisfait dans cet esprit, même si c'est très, très, très imparfait, est ce machin rougeoyant plein de reflets posté il y a un mois. Pour les compos "étriquées", ok, je comprend ce que tu veux dire, mais ça peut se discuter; en fait j'ai un projet de gros plan sur un immeuble, on ne verrait que de la brique et des fenêtres. Je vais sans doute m'y mettre un de ces jours. Histoire de me forcer à faire vraiment de la peinture, parce que pour rendre intéressant un tel sujet, la forme doit vraiment être à la hauteur. |
fmotte | ir ami Goulaffe, Il y a 18 ans |
Bonso----- goulaffe a écrit ----- Grand merci pour cette analyse. Je ne sais pas si je mérite tant d'honneurs. Dans l'ensemble, c'est bien vu. Je cherche à rendre l'ambiance d'un moment et d'un endroit liés à l'enfance, tout un univers qui se barre en couille parce que le béton à tout envahi... et surtout parce que j'ai vieilli. Un rendu relativement précis, "à la Hopper" (malheureusement), est sans doute ce qui convient le mieux à ce projet. Ce que j'ai fait de mieux dans le genre est sans doute la huitième toile dans mon profil, celle avec les bâtiments à droite et à gauche. Cette façon de faire pose deux problèmes: d'abord, la référence à Hopper est vraiment trop évidente. Ensuite, plus grave, elle finit par m'ennuyer: çe n'est pas très drôle à faire, en tous cas pour moi. C'est un travail de "faiseur d'image", la représentation d'un univers peut-être intéressant (à vous de juger), mais une représentation utilisant des moyens picturaux étriqués; le défaut de presque tous les surréalistes, et peut-être d'Edward Hopper lui-même. Paul Delvaux me semble être l'exemple-type de ce travers: très compétent techniquement, plastiquement correct, mais très académique. J'aime Delvaux pour son univers, moins pour sa façon de peindre: compare à Delaunay, un de mes chouchous, y a pas photo, plastiquement parlant. Ou compare à une brouette de grands peintres classiques (Rembrandt!), figuratifs donc, mais possédant des moyens picturaux infiniments supérieurs. Y a pas photo non plus. Bon, j'arrête là, je m'étale vraiment trop ces jours-ci, le seul but était de faire comprendre mon problème actuel. Qu'on pourrait résumer, en une ligne, à: je fais des images, j'ai envie de faire de la peinture (en d'autres termes, que la forme prime sur le sujet), je ne pense pas en être capable mais essayons tout de même. Jusqu'ici, le seul truc dont je sois vaguement satisfait dans cet esprit, même si c'est très, très, très imparfait, est ce machin rougeoyant plein de reflets posté il y a un mois. Pour les compos "étriquées", ok, je comprend ce que tu veux dire, mais ça peut se discuter; en fait j'ai un projet de gros plan sur un immeuble, on ne verrait que de la brique et des fenêtres. Je vais sans doute m'y mettre un de ces jours. Histoire de me forcer à faire vraiment de la peinture, parce que pour rendre intéressant un tel sujet, la forme doit vraiment être à la hauteur. |
fmotte | Re :Ami Goulaffe, tentative de critique! Il y a 18 ans |
Bonsoir ami Goulaffe, Il y a du verglas sur mon clavier ce soir! La huitième du profil est aussi ma préfére. J'aime aussi la composition de la 11ème mais, la touche est moins affirmée, l'ensemble semble plus estompé est ôte ce côté surréaliste que possède la 8ème. La référence à Hopper ne me gène absolument pas, il n’est pas péjoratif ni honteux de peindre en référence à ceux qui nous ont précédés. A mon sens, la peinture ne peut plus inventer grand chose, si ce n'est les foutages de gueule que je vois étalés dans les expos d'art contemporain que je visite régulièrement. Les errements de l’art contemporain, quand il ne s’agit pas de pures provocations, à vouloir tellement privilégier la forme au sujet, en deviennent risibles. D’autant qu’ils sont souvent étayés par des discours justificatifs philosophico-pompeux sur le pourquoi du comment. Que cette technique te lasse est une autre chose…il n’y a pas d’autre remède que d’en changer ou de passer à un autre vecteur de création plastique. Vouloir privilégier la forme au sujet relève d’une grande ambition. Cela marque toute la force, l’intensité et l’ambiguïté de la créativité. Peindre son âme (n’ayons pas peur des mots) et donner à voir l’invisible, plutôt que d’être un faiseur d’images demande un investissement de tous les moments. Il est extrêmement dur d’être créatif, cela ne se décrète pas, mais il n’est pas moins difficile d’assumer ses limites. On m’a toujours enseigné que les limites étaient faites pour être dépassées, mais pour ma part, je me contente d’être un artisan peintre, n’ayant actuellement ni énergie ni temps pour tenter d’assumer une créativité que je ne possède peut-être pas…mais bon sang, qu’est-ce que cela ronge l’esprit. Amicalement. FMotte |
daf | Re :Ami Goulaffe, tentative de critique! Il y a 18 ans |
les couples se forment!! david |
goulaffe | Re :Ami Goulaffe, tentative de critique! Il y a 18 ans |
Attends la récré, tu vas voir ta gueule! les couples se forment!! david |
mj | Re :Ami Goulaffe, tentative de critique! Il y a 18 ans |
Ce que je remarque dans vos toiles, à toi Goulaffe et à toi fmotte c'est ce point commun. Cette solitude et cet éseulement. Toutefois vous semblez l'un et l'autre souffrir du même doute, êtes vous créatifs? A mon sens oui, mais pour vous le prouver à vous-même, pourquoi ne pas échanger, l'espace d'une toile vos pinceaux, c'est à dire fmotte ferait du goulaffe et goulaffe ferait du fmotte. Je suis persuadé que l'un et l'autre y mettrait sa touche personelle et finalement prouverai que vous avez un vrai style... ----- goulaffe a écrit ----- Attends la récré, tu vas voir ta gueule! les couples se forment!! david |