Fiche 008

Travailler l'argile

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Le matériel
L'argile
Il existe deux sortes d'argile : L'argile chamottée et non chamottée. La chamotte se présente sous la forme de morceaux de terre cuite à l'intérieur de l'argile. Ces morceaux sont plus ou moins gros selon la qualité de la chamotte désirée. La terre chamottée est plus tolérante à la cuisson et pendant le travail tandis que l'argile pure se fissure facilement à la cuisson et demande une certaine rigueur dans la façon de travailler.
Fil à couper le beurre

Le fil à couper le beurre est un instrument très utile pour bien découper la terre. Il permet de détacher un gros bloc de terre de la taille de la future sculpture. Il est important de partir d'un gros bloc de terre, plus qu'il n'y parait, cela minimise les ajouts de terre, du moins au départ, et rend ainsi la sculpture moins fragile. Cette technique est importante pour la terre non chamottée.

Mirettes et ébauchoirs

Le travail proprement dit s'exécute à l'aide de mirettes et d'ébauchoirs. Le seul instrument absolument indispensable reste la main! Les mirettes et ébauchoirs sont d'une aide précieuse dans certaines situations - traits de visages, pages d'un livre - mais on peut s'en passer totalement.

Pulvérisateur
Le pulvérisateur permet de maintenir une humidité agréable au travail. La terre a tendance à sécher vite en surface, surtout par temps chaud.
Tournette & selle
La tournette permet à l'artiste de rester en place et de faire touner la sculpture. La selle permet de fixer la terre sur une tige afin de la maintenir. La tournette est indispensable et un plateau à fromage suffit.
La pratique
Découper un bloc

La première des choses est de découper un bloc qui englobe la future sculpture. Le premier travail sera un travail de dégrossissage de ce bloc. Partir d'un gros bloc présente l'avantage de moins fragiliser la sculpture mais l'inconvénient relatif de procéder par retrait de terre, ce qui est plus difficile à imaginer. C'est cependant un excellent entrainement pour la taille directe. La terre chamottée supporte mieux le procédé par ajout de terre mais la terre non chamottée demande au maximum de procéder par retrait de terre et donc de partir d'un gros bloc de terre. Il faut éviter au maximum de laisser des zones de vide dans une sculpture que l'on destine à la cuisson. On n'hésitera pas à battre la terre.

Collage à la barbottine

La barbottine est de la terre saturée en eau. Elle permet de coller deux morceaux de terre sans risque de fissure à la cuisson. Les deux morceaux doivent être striés au couteau sur les parties à assembler. Les rainures doivent être imbibées d'eau au pinceau et la barbottine doit être placée entre les deux juste avant le collage.

Il est important de suivre cette technique, surtout avec de la terre non chamottée, sous peine d'obtenir une sculpture fragile, qui fissure ou casse à la cuisson.

Ajout/ Retrait

On peut retirer ou étirer la terre de manière à la façonner. Lorsque l'onen ajoute, on essaiera de la coller le mieux possible, et de limiter les trous. Si on veut une scupture plus expressive, au style plus libre, la terre chamottée est indispensable. On peut procéder par colombins, plaques, ou par boulettes.

Armatures

La terre peut s'affaisser si elle est trop humide ou si on lui demande des prouesses physiques On peut la soutenir à l'aide de morceaux de terres ou de baguettes par l'extérieur. (Par exemple pour réaliser un bras en extension) On peut aussi armer l'intérieur, mais il faut retirer l'armature avant la cuisson. C'est pourquoi l'armature externe est plus pratique à mettre en place et surtout à retirer.

Maintien en état

Il est assez rare de terminer une sculpture dans la journée. Il est très important de conserver une terre agréable à travailler pour les jours à venir. Il suffit de pulvériser la terre avant de l'enfermer dans un sac plastique (pensez aux sacs de teinturier) sans trous et plaqué contre la sculpture. Elle peut se conserver une semaine, moins par temps sec et plus par temps pluvieux, mais au delà elle risque de sécher, il faut remouiller la sculpture.

Attention, il ne faut pas chercher à rendre la sculpture la plus humide possible afin qu'elle se conserve plus longtemps, elle absorberait l'humidité, s'écroulerait et perdrait des morceaux (bras, jambes) là où l'eau s'infiltre, surtout avec une terre chamottée. Bien au contraire, il faut légèrement pulvériser si la terre a été travaillée plusieurs heures, voire la laisser en état si la terre est suffisamment humide. Il est préférable de procéder à une légère pulvérisation tous les deux ou trois jours, plus par temps sec.

Le même procédé peut être appliqué si la terre a trop séché. Il suffit de pulvériser plusieurs fois par jour pour obtenir de nouveau une terre agréable à travailler. Ce procédé fonctionne très bien pour les terres chamottées mais beaucoup moins bien avec des terres non chamottées, moins poreuses.

Evidemment

Afin de limiter les risques de casse lors du séchage puis de la cuisson, il faut évider les parties épaisses afin de ne laisser qu'un a deux centimètres d'épaisseur à la sculpture. On peut aussi procéder au creusement d'évents pour permettre à l'eau se s'échapper lors de la cuisson. On peut utiliser du papier journal pour combler un creux lors de la réalisation, il brûlera à la cuisson. (Pour réaliser une sphère par exemple)

Séchage

Avant de cuire la terre, il faut la faire sécher le plus possible. La terre chamottée sèche vite, même en profondeur, parce que l'eau s'écoule facilement à travers la chamotte. Par contre, la terre non chamottée a beaucoup plus de mal à sécher et doit sécher très lentement pour ne pas fissurer, en effet, elle sèche souvent trop vite à l'extérieur et fissure alors quand l'intérieur sèche! Il faut l'enfermer dans un sac plastique en laissant une très légère ouverture pour laisser passer l'air. Un simple trou de fourchette est suffisant. Au bout de deux ou trois semaines, la sculpture peut être mise à l'air libre, si le temps n'est pas trop sec. Laissez le temps à votre sculpture de sécher, vous éviterez les mauvaises surprises, ne soyez pas impatient...

La terre chamottée peut être cuite au bout de deux semaines de séchage si on est vraiment pressés mais il est conseillé d'attendre un ou deux mois. La terre non chamottée demande au minimum deux mois de séchage. Il est conseillé de finir le séchage en posant la sculpture dans un endroit sec.

Ré-humification

Lorsqu'une terre a séché trop vite et qu'elle présente des crevasses, ou lorsqu'elle est sèche avant qu'on n'ait achevé notre travail, il ne nous reste plus qu'à essayer de la mouiller afin qu'elle retrouve sa plasticité. On procèdera lentement, par pulvérisation et par confinement dans une atmosphère très humide. C'est assez difficile à réaliser.

Finition

Lors du séchage, il est important de ne pas rater une étape si l'on veut lisser une sculpture : Au bout de quelques jours (2 ou 3), la terre prend une consistance de cuir, c'est à dire qu'elle est encore humide mais dure. On peut alors la lisser. Deux façons de procéder: Soit à la main, avec un doigt et très peu d'eau, soit avec une petite cuillère. On peut obtenir un aspect si lisse qu'il en brille. Attention aux traces d'ongles et d'empreintes, sauf si vous voulez les laisser... On peut aussi poncer au tampon à récurer ou à la laine d'acier, avant la cuisson. On peut rentrer à cette étape les grains de chamotte.

En savoir plus...
La cuisson Choisir sa terre patiner une terre cuite
Exemples de terre lissée au doigt : La femme noire Détente
 
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