Forum :
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Peinture à l'huile & acrylique |
Message :
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Re :Ca dort ? |
Auteur :
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pefusho |
Date et heure :
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29-10-2005 9:54 |
Contenu :
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Salut à tous,
Et merci pour Lorelei d’avoir amorcé cet intéressant débat. J’aimerai y participer en essayant d’y apporter une réponse en trois points. 1- La dichotomie qui existe entre créer et commercialiser. Beaucoup d’entre nous peignent et ne vendent pas, ou pas assez à leur gré. Mais la création est antinomique de la commercialisation. Et ceci dans tous les domaines artistiques. Le créateur (peintre, musicien, écrivain…) est plutôt un introverti qui travaille seul et à son rythme (peignant par exemple plusieurs tableaux en une semaine et rien en 6 mois). Le commercialisateur est plutôt un extraverti, allant au devant des autres, travaillant selon un planning et des objectifs précis. Les qualités de l’un sont les défauts de l’autre. Pourquoi croyez vous qu’il existe des galleristes, des agents littéraires et des impressari si les créateurs étaient capables spontanément de commercialiser leurs œuvres ? 2- On est tous sincèrement persuadés d’être de « grands artistes » Ce n’est pas de notre faute mais celle des impressionnistes. Avant eux l’excellence d’un tableau était essentiellement lié à sa qualité photographique. L’amateur qui regardait ces travaux comprenait immédiatement qu’il n’arriverait jamais à une telle maîtrise. Qu’il était nécessaire pour essayer de l’acquérir d’entreprendre de longues études, d’apprendre patiemment pendant de longues années dans l’atelier d’un maître. De quoi décourager le plus grand nombre. Après les impressionnistes et les divers courants qui en ont résulté ( pour avancer rapidement dans le temps et ne prendre que des exemples arbitraires : Miro, Dubuffet et l’art brut, Pollock aux EU…) chacun s’est dit « que sapristi des trucs pareils et qui se vendent un fric fou, moi aussi je peux le faire » Et chacun s’est senti capable de faire de grandes choses qui se vendront bien. Ajoutez à cela la valorisation du statut de peintre (qui n’étaient rien d’autres que des « traîne patins » et des quasi voyous dans l’esprit commun du siècle dernier), l’évolution des techniques (chacun peut s’acheter pour pas très cher du matériel qui aurait fait pâlir d’envie les artistes des siècles passées) la civilisation du temps libre…et nous sommes tous devenus peintres attendant la même reconnaissance pour nos travaux que celle accordée à des œuvres guère plus méritantes. 3- Et on arrive au 3eme point et à la grande règle : quand il y foultitude de talents , ou de savoir faire comparable, si vendre est la sélection suprême, la sélection par le « talent » n’est plus suffisante. Pour prendre un autre domaine que la peinture : la musique. Des milliers de chansons sont composés par des milliers d’auteurs. Pour combien de chansons à succès. Qu’est ce qui fait le succès d’une chanson ? Sa qualité musicale ? Ses paroles ? Non : le nombre de fois où elle passe à la radio ou à la TV, en un mot sa promotion. Pour prendre un autre domaine que la musique : la littérature. Des milliers de livres sont écrits chaque année. Qu’est ce qui fait un succés d’édition ? Lire plus haut. En peinture c’est exactement pareil. Bien sûr certains esprits forts me citeront dans un domaine ou un autre des réussites d’où la promotion commerciale a été absente. Le succés « du bouche à oreille » du vrai artiste laborieux et méritant. Ce sont des exemples vrais mais dont le caractère anecdotique ne sert qu’à valider la règle générale vraie dans 90 % des cas. En un mot et pour conclure ce long post, la peinture est pour vous un passe temps sympathique, un délassement agréable, un accomplissement : restez dans le premier cercle, celui des poètes et des créateurs. Peignez pour vous et peu importe le reste. Vous voulez vendre ? Alors entrez dans le deuxième cercle. Abandonnez votre innocence et votre ingénuité, analysez ce qui se vend, ou ça se vend, à quel prix et peignez çà, uniquement. Endossez votre costume de prospecteurs, partez en rendez vous, ne rechignez pas devant les rebuffades, les déconvenues, soyez blindés. Vendez vous, vantez vous, clignez de l’œil , tapez dans le dos, téléphonez, rappelez, ne vous laissez pas éconduire par la secrétaire, ayez un argumentaire béton. C’est ça ou rien. Il faut choisir. Le galleriste japonais qui de passage en France tombera sur une de nos toiles exposées dans la salle des fêtes de Scrougne la forêt, et ébahi devant notre art nous signera un contrat, n’est pas encore parti du japon. Il n’est même pas né. Voire, son géniteur éventuel n’a pas encore songé à procréer. Bien à vous JJ ----- Lorelei a écrit ----- Bonsoir chers forumeurs dormeurs ! Ca dort je trouve sur Sa en ce moment. Voilà...un truc m´agace depuis un bout de temps...fallait que ca sorte, c´est parti ! Je trouve navrant, déplorable, triste, désolant, le fait que beaucoup d´artistes (ou pseudo, ou aimeraientbien) perdent leur temps, leur énergie, à essayer de vendre plutôt qu´á créer et cela en dépi du bon sens. Regarder les pauvres "oeuvrettes" se battrent en duel sur X sites internet... C´est désolant !!! Avant d´apprendre à vendre ne serait-il pas plus important d´apprendre à peindre ? C´est pas parce que Jean-Claude sait appliquer la règle du gras sur maigre que cela l´autorise à se prendre pour un artiste ! Et à vouloir vendre en plus... Sacré Jean-Claude ! A vos avis. Amicalement P.S.: et me dites pas, "c´est bien, j´aime bien", ca marche pas sur ce coup là ! |
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